Bologne se souvient du peintre Giovanni Masotti : une exposition avec toutes ses œuvres 150 ans après sa naissance


Du 9 décembre 2023 au 4 février 2024 au Palazzo d'Accursio, l'Association pour les Arts de Bologne présente "Tourmente et Extase", une exposition qui vise à reconstruire la vie et l'œuvre du peintre Giovanni Masotti en compilant, pour la première fois, un catalogue de ses œuvres connues.

150 ans après sa naissance, Bologne rend hommage à Giovanni Masotti (1873-1915), grand protagoniste de l’art bolonais de la fin du XXe siècle. L’exposition Turbamento ed estasi (Tourmente et extase), organisée par Francesca Sinigaglia et Isabella Stancari, se tiendra au Palazzo d’Accursio de Bologne du 9 décembre 2023 au 4 février 2024. Promue par l’Associazione Bologna per le Arti (fondée en 1999 pour fournir un service direct à la connaissance et à la diffusion des arts figuratifs avec une référence spécifique aux périodes du XIXe et du XXe siècle), l’exposition vise à reconstituer la vie et l’œuvre du peintre, en célébrant le 150e anniversaire de sa naissance et en établissant, pour la première fois, un catalogue de ses œuvres connues.

L’exposition rassemble 70 œuvres, dont des grandes toiles, des panneaux, des dessins et des aquarelles, provenant de collections privées et publiques, telles que Intesa Sanpaolo, Collegio Artistico Venturoli, Diocesi di Bologna, Fondazione Cassa di Risparmio in Bologna, MAMbo - Museo d’Arte Moderna di Bologna et Pinacoteca Nazionale di Bologna, ainsi qu’un important noyau de peintures encore détenues par les héritiers. L’exposition suit un parcours chronologique qui montre, pour la première fois, l’évolution stylistique de l’artiste et s’articule autour de cinq grands noyaux thématiques: de sa fréquentation du collège Venturoli à ses collaborations avec les églises bolonaises et la société Francesco Francia, en passant par sa participation à des concours de peinture, son activité de décorateur et sa mort à Aoste.



Giovanni Masotti, né en 1873, est l’un des représentants les plus prometteurs de la peinture locale de son époque, connu pour sa sensibilité coloristique et sa capacité d’innovation. D’un caractère instable et orgueilleux, il étudia au Collegio Venturoli et, malgré sa courte vie (il mourut en 1915, à l’âge de 42 ans seulement, après avoir été tourmenté par la syphilis), il obtint plusieurs prix dans le domaine de la peinture, comme le prix Baruzzi, qu’il remporta en 1902 avec Bandiera bianca, considéré comme son chef-d’œuvre.

Le premier noyau d’œuvres présentées dans l’exposition se réfère à ses années de formation au Collegio Venturoli (encore conservé), où Masotti, entré dans l’institution en novembre 1885, a étudié avec Alfredo Tartarini et Enrico Barbèri. Parmi les œuvres les plus significatives de ses années d’étude, on trouve le Coro di San Domenico con frati (1892) ainsi que celles peintes pendant la période de l’internat Angiolini, comme le Venditore di immagini (1894) et Leonardo mentre dipinge la Gioconda (1896).

Le second noyau rassemble les peintures exposées lors des expositions organisées par la Società Francesco Francia, une organisation qui a hérité de la Società Protettrice delle Belle Arti, et qui visait à promouvoir le travail des artistes par le biais d’expositions et d’initiatives. Parmi ces œuvres, citons Fiori senza amore (Fleurs sans amour ) d’Intesa Sanpaolo, une peinture qui a également été bien accueillie à l’étranger, comme en témoigne le cartouche écrit en allemand au dos du tableau, Fiori d’aprile (Fleurs d’avril) d’une importante collection bolonaise et L’Anonima (L’Anonyme), qui est restée dans la famille de Masotti pendant des générations.

Giovanni Masotti, Chœur de San Domenico avec des frères (1892 ; huile sur toile, 103,5 x 62,5 cm ; Bologne, Fondazione Collegio Artistico Venturoli)
Giovanni Masotti, Coro di San Domenico con frati (1892 ; huile sur toile, 103,5 x 62,5 cm ; Bologne, Fondazione Collegio Artistico Venturoli)
Giovanni Masotti, Mort d'Anita Garibaldi (1904 ; huile sur toile, 150 x 200 cm ; Bologne, Pinacoteca Nazionale)
Giovanni Masotti, Mort d’Anita Garibaldi (1904 ; huile sur toile, 150 x 200 cm ; Bologne, Pinacoteca Nazionale)
Giovanni Masotti, Fattucchiera (L'Anonima) (1903 ; huile sur toile, 111 x 150 cm ; collection privée) Giovanni Masotti,
Fattucchiera (La femme anonyme) (1903 ; huile sur toile, 111 x 150 cm ; Collection privée)
Giovanni Masotti, L'Immaculée Conception (1908 ; huile sur toile, 72 x 56 cm ; Bologne, San Paolo Maggiore) Giovanni Masotti,
L’Immaculée Conception (1908 ; huile sur toile, 72 x 56 cm ; Bologne, San Paolo Maggiore)
Giovanni Masotti, Chantecler et son royaume (1910 ; huile sur toile, 70 x 110 cm ; collection privée)
Giovanni Masotti, Chantecler et son royaume (1910 ; huile sur toile, 70 x 110 cm ; collection privée)

Le troisième groupe d’œuvres est lié à des thèmes sociaux, une veine que Masotti avait déjà commencé à explorer au cours de ses années de formation à Venturoli. Outre le Drapeau blancdéjà mentionné, un autre exemple est le tableau Après la tempête, peint en 1899, qui représente une famille de paysans ayant perdu leur récolte. Cette œuvre est influencée par certaines atmosphères et manières de Segantini. Un artiste, Segantini, dont le tableau Alla stanga de 1888, que Masotti a peut-être vu à Bologne, fait maintenant partie des collections de la Galleria d’Arte Moderna e Contemporanea de Rome. À ces tableaux s’ajoutent des peintures liées à l’épopée de Garibaldi, comme les deux versions de La mort d’Anita Garibaldi (vers 1902-1904) prêtées par la Pinacoteca Nazionale de Bologne.

Nous passons ensuite à la peinture religieuse, bien représentée par deux tableaux : La Crucifixion du Christ, aujourd’hui conservée à l’église Santa Maria et San Domenico della Mascarella, et L’Immaculée Conception (1908), deuxième version de la grande Immaculée Conception conçue par l’artiste pour l’Oratoire de San Filippo Neri, qui a été perdue pendant la Seconde Guerre mondiale.

L’exposition se poursuit avec des dessins de décoration au crayon et à l’aquarelle sur papier. Il a travaillé comme décorateur d’intérieur dans plusieurs bâtiments privés et publics de la ville, comme le Café San Pietro et la Pâtisserie Rovinazzi, montrant un penchant pour le goût floral, qui était en train de s’imposer à Bologne grâce à la figure d’Alfonso Rubbiani et à l’expérience de l’Aemilia Ars.

Enfin, le dernier chapitre est représenté par les tableaux réalisés pendant son exil forcé à Aoste, où il se retire à partir de 1910, en présentant son Chanteclair à Turin, dans lequel un groupe de coqs gambade dans un champ d’agneaux, reprenant l’amère comédie d’Edmond Rostand qui convenait parfaitement à sa condition d’artiste multi-récompensé mais, en raison de son caractère tourmenté, compris par peu de gens. Giovanni Masotti meurt prématurément en 1915 après avoir été admis à l’hôpital psychiatrique de Collegno, rendu fou par la syphilis, oublié de tous et soutenu uniquement par sa famille.

Le mois de janvier 2024 verra le retour des Dialogues culturels au Palazzo d’Accursio, le cycle de conférences à entrée libre animées par des universitaires, programmées dans la chapelle Farnese.

L’Association de Bologne pour les arts organisera également une série de visites guidées gratuites avec les conservateurs (pour plus d’informations : info@bolognaperlearti.it) et tous les jours, des stagiaires de l’Université de Bologne seront disponibles à l’exposition pour accompagner les visiteurs dans des visites guidées spécialisées, également gratuites.

Horaires : du mardi au dimanche, de 10 h à 18 h 30. Fermé le vendredi matin et le lundi Entrée gratuite Informations : Association des arts de Bologne, via Solferino 3, Bologne Tél. 051 582352 | info@bolognaperlearti.it |www.bolognaperlearti.it www.facebook.com/bolognaperlearti/ www.instagram.com/bolognaperlearti/

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Bologne se souvient du peintre Giovanni Masotti : une exposition avec toutes ses œuvres 150 ans après sa naissance


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