C’est àl’automne 1949 que la collectionneuse Peggy Guggenheim (New York, 1898 - Camposampiero, 1979) achète le Palazzo Venier dei Leoni, une “splendide demeure inachevée” sur le Grand Canal, pour ouvrir les portes de sa collection au public avec une première exposition d’art contemporain. “J’ai organisé une exposition de sculptures plus ou moins récentes dans le jardin, et le professeur Giuseppe Marchiori, un critique assez connu, a écrit l’introduction du catalogue. Nous avons exposé un Arp, un Brancusi, un meuble de Calder ; trois Giacomettis, un Lipchitz, un Moore, un Pevsner et un David Hare que j’avais dans ma collection, et un Mirko, un Consagra [...] il y avait aussi un Marino Marini, que j’avais acheté à Milan directement à l’artiste” : c’est ce qu’écrit Peggy dans son autobiographie A Life for Art publiée par Rizzoli en 1998. Venise devient ainsi sa ville jusqu’à l’année de sa mort, en 1979.
1949 et 1979 sont donc deux dates cruciales qui ont marqué non seulement l’histoire du musée, mais aussi l’histoire de l’art du XXe siècle. Cette année, la Peggy Guggenheim Collection, qui en est à sa 70e année d’existence, souhaite commémorer ces dates cruciales avec un calendrier d’expositions qui ne perd jamais de vue la figure de sa fondatrice, et avec un très large éventail d’activités gratuites ouvertes au public, qui se dérouleront à l’intérieur et à l’extérieur du musée, visant à mettre à jour l’enseignement courageux et novateur de Peggy Guggenheim. Continuité d’une vision est le titre du programme de programmes publics réalisé avec le soutien de la Fondation Araldi Guinetti de Vaduz.
Coïncidant avec l’ouverture de l’exposition From Gesture to Form. Post-War European and American Art in the Schulhof Collection (26 janvier - 18 mars 2019), la présentation spéciale de la collection Hannelore B. et Rudolph B. Schulhof donnée par le couple Schulhof à la Solomon R. Guggenheim Foundation et conservée à Venise depuis 2012, exposée dans sa quasi-totalité, les salles du Palazzo Venier dei Leoni accueillent un réaménagement original de la collection permanente. L’exposition présente la plupart des œuvres acquises par Peggy Guggenheim entre 1938, année où elle ouvre sa première galerie Guggenheim Jeune à Londres, et 1947, année où elle s’installe à Venise. L’exposition reflète fortement son intérêt pour le cubisme, le futurisme, la peinture métaphysique, l’abstraction européenne, la sculpture d’avant-garde et le surréalisme. Des œuvres acquises grâce aux amitiés et aux conseils d’artistes et d’intellectuels tels que Marcel Duchamp, l’historien d’art Sir Herbert Read et l’écrivain Samuel Beckett, qui ont convaincu Peggy de se consacrer à l’art contemporain en tant que “vivant”. Dans les espaces de la barchessa du palais, les tableaux des expressionnistes abstraits américains ne manquent pas, y compris les chefs-d’œuvre de Jackson Pollock, dont Peggy Guggenheim considère le soutien comme sa plus grande réussite en tant que mécène et collectionneuse. Et tandis que cette présentation met en lumière la collection d’avant 1948, du 21 septembre au 27 janvier 2020, l’exposition très attendue Peggy Guggenheim. The Last Dogaressa, organisée par Karole P.B. Vail, avec Gražina Subelyt&edot ;, célèbrera la collection d’après 1948 : peintures, sculptures et œuvres sur papier acquises entre la fin des années 1940 et 1979. On y trouvera des œuvres d’artistes italiens actifs depuis la fin des années 1940, comme Edmondo Bacci, Tancredi Parmeggiani et Emilio Vedova, ainsi que la production de certains artistes associés à l’art optique (Op) et cinétique, comme Marina Apollonio, Alberto Biasi et Franco Costalonga. C’est aussi une occasion sans précédent de recontextualiser des chefs-d’œuvre célèbres comme L’Empire des lumières (1953-54) de René Magritte, acheté en 1954, aux côtés d’œuvres moins connues d’artistes comme René Brô, Gwyther Irwin et Grace Hartigan, et de peintres d’origine japonaise comme Kenzo Okada et Tomonori Toyofuku, qui montrent comment l’intérêt artistique du mécène a dépassé les frontières de l’Europe et des États-Unis.
Entre ces deux grands moments, qui permettront de revoir à 360 degrés l’histoire de la collection de Peggy, s’intercale le précieux hommage à Jean (Hans) Arp, premier artiste à entrer dans sa collection avec la sculpture Head and Shell (1933), acquise en 1938. Du 13 avril au 2 septembre 2019, l’exposition The Nature of Arp, sous la direction de Catherine Craft et organisée par le Nasher Sculpture Center, Dallas, proposera une lecture évocatrice et attendue de la production de l’artiste franco-allemand, dont l’approche expérimentale de la création et la remise en cause radicale des formes artistiques traditionnelles ont fait de lui l’un des artistes les plus influents du XXe siècle et le premier à percer avec son art au cœur du mécénat américain. L’hommage à la collection de Peggy Guggenheim se poursuivra avec la première exposition de 2020, Migrating Objects: une exposition qui mettra en lumière un moment crucial, quoique moins connu, de son histoire de collectionneuse, à savoir son intérêt dans les années 1950 et 1960 pour les arts d’Afrique, d’Océanie et des Amériques. L’exposition sera supervisée par un comité de conservation composé d’universitaires et de conservateurs de prestigieuses institutions muséales internationales, ainsi que de Vivien Greene, conservateur principal de l’art du XIXe et du début du XXe siècle au musée Guggenheim, et de Karole P.B. Vail.
Mais l’événement ne sera pas seulement célébré par des expositions. En effet, le programme des expositions s’accompagne d’une longue liste d’activités, d’événements, de conférences, d’ateliers et d’études approfondies sur les traces de Peggy Guggenheim. En 1949, à l’occasion d’une exposition de sculptures contemporaines, la mécène a ouvert sa maison au public, et a continué à le faire jusqu’en 1979, en lui faisant découvrir l’une des plus importantes collections d’art du XXe siècle. Les programmes publics Continuité d’une vision entendent poursuivre la leçon de sa fondatrice et la mission actuelle de la collection, à savoir diffuser ses contenus auprès d’un public aussi divers que possible afin de partager l’extraordinaire pouvoir éducatif de cette discipline dans la formation et l’entretien de la pensée critique. Des programmes d’accessibilité pour les aveugles et les malvoyants centrés sur les grands chefs-d’œuvre du musée ; le projet social “Point of View”, qui donnera la parole au public pour qu’il exprime son point de vue sur le musée et ses œuvres préférées ; une initiative participative visant à reconstruire la figure de Peggy Guggenheim par le biais de la mémoire collective de la communauté locale. Et encore, trois conversations avec trois femmes, philanthropes et collectionneuses visionnaires, qui ont fait de l’art leur mission en tant qu’engagement personnel envers la société : Patrizia Sandretto Re Rebaudengo, présidente de la Fondation du même nom à Turin, l’une des figures les plus en vue du collectionnisme italien et international ; Lekha Poddar, de la Devi Art Foundation (Dehli, Inde), active sur la scène artistique du Moyen-Orient ; Francesca Thyssen-Bornemisza (von Habsburg), fondatrice de Thyssen-Bornemisza Art Contemporary, l’une des plus grandes collections d’art contemporain d’Europe. Trois femmes qui, comme Peggy Guggenheim, peuvent être une source d’inspiration pour les générations futures.
“Ma grand-mère Peggy a créé un espace de liberté à Venise”, se souvient la directrice Karole Vail. “Et tel doit être le cas aujourd’hui. Un espace de rencontre et d’échange pour que, grâce à l’éducation artistique et à la force catalytique du processus créatif de l’avant-garde, nous puissions comprendre et interpréter notre présent. Tout comme Peggy collectionnait l’art de son temps, nous conversons aujourd’hui avec le public de notre époque. Et dans cet engagement à éduquer et à sensibiliser au présent s’inscrit également la collaboration, née l’année dernière, entre la Collection et ASviS, l’Alliance italienne pour le développement durable, qui œuvre à la promotion des 17 objectifs de l’Agenda 2030 des Nations unies, afin d’aborder les questions urgentes du monde contemporain à travers le prisme de l’art”.
Pour tout savoir sur les activités du musée, rendez-vous sur le site de la Peggy Guggenheim Collection.
Source : communiqué de presse
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