Lorsque la Biennale a exposé les chefs-d'œuvre de la verrerie. A quoi ressemble l'exposition aux Salles de verre


Compte rendu de l'exposition "1912-1930. Il vetro di Murano e la Biennale di Venezia", organisée par Marino Barovier (Venise, Le Stanze del Vetro, du 14 avril au 24 novembre 2024)

En marge de la LX Biennale de Venise, Le Stanze del Vetro consacre une exposition historique à la présence du verre de Murano dans le pavillon des Giardini entre 1912 et 1930. L’exposition est une occasion rare d’admirer des chefs-d’œuvre extraordinaires entre deux termes chronologiques extrêmement significatifs : la première édition dans laquelle le verre est employé à toutes fins utiles comme l’un des matériaux de l’expérimentation artistique contemporaine - et pas seulement présenté dans la section des arts décoratifs - et l’année précédant la naissance du Pavillon de Venise, c’est-à-dire la création d’un bâtiment consacré à la production industrielle-artisanale du territoire.

La relation entre l’art avec un grand A et les arts appliqués est controversée à Venise depuis la première édition : Si, d’une part, la Biennale de 1895 a inauguré en bannissant les arts “mineurs” de son enceinte, d’autre part, elle a amené dans la ville un public cultivé et raffiné qui pouvait facilement atteindre le niveau des arts appliqués.Esposizione di scelti vetri artistici (Exposition de verres artistiques sélectionnés ) organisée au Palazzo Giustinian de Murano, où les artistes Barovier présentèrent une coupe avec un pied en cristal soufflé dont l’essentialité spectaculaire marqua une transition d’époque entre le goût du renouveau et la modernité. C’est précisément sur ce nœud stylistico-formel que s’ouvre l’exposition des Stanze del Vetro, qui invite le visiteur à s’immerger littéralement dans un couloir didactique qui, à travers des photos d’archives et des vidéos, permet de mieux comprendre l’histoire de l’art barovérien.



qui, à travers des photos et des vidéos d’archives, restitue la saveur d’une époque, c’est-à-dire le climat culturel et social de la Venise qui, non sans contradictions, a donné vie aux premières Biennales où sont apparus des objets d’une force perturbatrice, comme les extraordinaires pièces de verre de Hans Stoltenberg Lerche qui, comme l’affirme Marino Barovier, commissaire de l’exposition, sont “tout sauf de Murano”.

Répondant plutôt à un goût plus français, et déjà Art Nouveau, les splendides assiettes et vases inspirés du monde zoomorphe que l’artiste allemand créa avec les Fratelli Toso en antithèse ouverte avec le langage historiciste dominant et qui, à la même Biennale de 1912, sanctionna le triomphe du Calice du Clocher, un verre de célébration de forme traditionnelle et décoré d’émail. Cette décoration est l’œuvre d’un artiste tout aussi talentueux, Vittorio Toso Borella, fils du célèbre Francesco, qui s’était déjà fait connaître avec quelques objets en “style floral” lors de l’exposition de Ca’ Pesaro en 1909, ceux-là mêmes qui sont vraisemblablement conservés aujourd’hui au Musée du Verre de Murano. En effet, il faut rappeler que le milieu de la sécession capésarine a été pendant des années le lieu de l’avant-garde artistique vénitienne, où Teodoro Wolf-Ferrari et Vittorio Zecchin ont également présenté des œuvres inédites de tesselles polychromes et de murrines qui ont ensuite séduit le public à la Biennale de 1914, raison pour laquelle une salle leur a été dédiée.

Plans d'exposition 1912-1930. Le verre de Murano et la Biennale de Venise
Schémas d’exposition 1912-1930. Le verre de Murano et la Biennale de Venise. Photo : Enrico Fiorese
Plans d'exposition 1912-1930. Le verre de Murano et la Biennale de Venise
Plans d’exposition 1912-1930. Le verre de Murano et la Biennale de Venise. Photo : Enrico Fiorese
Plans d'exposition 1912-1930. Le verre de Murano et la Biennale de Venise
Plans d’exposition 1912-1930. Le verre de Murano et la Biennale de Venise. Photo : Enrico Fiorese
Plans d'exposition 1912-1930. Le verre de Murano et la Biennale de Venise
Plans d’exposition 1912-1930. Le verre de Murano et la Biennale de Venise. Photo : Enrico Fiorese
Plans d'exposition 1912-1930. Le verre de Murano et la Biennale de Venise
Plans d’exposition 1912-1930. Le verre de Murano et la Biennale de Venise. Photo : Enrico Fiorese
Plans d'exposition 1912-1930. Le verre de Murano et la Biennale de Venise
Plans d’exposition 1912-1930. Le verre de Murano et la Biennale de Venise. Photo : Enrico Fiorese
Plans d'exposition 1912-1930. Le verre de Murano et la Biennale de Venise
Plans d’exposition 1912-1930. Le verre de Murano et la Biennale de Venise. Photo : Enrico Fiorese
Plans d'exposition 1912-1930. Le verre de Murano et la Biennale de Venise
Plans d’exposition 1912-1930. Le verre de Murano et la Biennale de Venise. Photo : Enrico Fiorese

À travers 135 œuvres, l’exposition retrace donc huit éditions de la Biennale - de la 10e à la 17e - dans des années de forte évolution, tant dans le style des objets que dans les mécanismes du marché, inévitablement marquées par des événements socio-politiques, au premier rang desquels la Grande Guerre. De la fracture profonde de la guerre, la chaîne de production s’est fragmentée en une offre très variée, parfois lointaine, comme en témoignent les Biennales des années 1920, théâtre de la grande révolution mise en œuvre par Giacomo Cappellin et Paolo Venini, mais aussi des pièces uniques d’Umberto Bellotto. C’est le Murano de la mémorable série de verres soufflés très légers aux couleurs indéfinissables de V.S.M. Cappellin Venini e C. mais aussi des connubi entre verre et fer forgé nés de la collaboration entre Bellotto, sculpteur extrêmement habile à forger les métaux, et Vetreria Artistica Barovier : il s’agit de vases en verre et en murrine polychromes, avec des références picturales claires, “encagés” dans une structure en fer forgé qui les fixe et les soutient. Le résultat est un objet qui, par sa nature même, n’est pas reproductible ; des pièces uniques qui, pendant des années, ont été collectionnées par quelques passionnés dans le monde entier - principalement des prêteurs à cette exposition - et qui aujourd’hui, précisément en raison de leur caractère unique, atteignent des prix record lors des ventes aux enchères.

Quelques années plus tard, un autre sculpteur qui se prêtait au verre, Napoleone Martinuzzi, inventa le pulegoso, un verre qui emprisonnait une nébuleuse de bulles dans sa propre épaisseur et qui, en échappant à la transparence du matériau, en accentuait le potentiel sculptural. Martinuzzi a présenté sa découverte précisément à la Biennale, celle de 1928, que l’exposition reconstitue grâce à un dispositif immersif qui inclut du matériel d’archives.

Vetreria Artistica Barovier, Spring Glass Pigeon (1929-30 ; verre ; Venise, Fondazione Chiara e Francesco Carraro / Galleria Internazionale d'Arte Moderna di Ca' Pesaro). Photo : Enrico Fiorese
Vetreria Artistica Barovier, Spring Glass Pigeon (1929-30 ; verre ; Venise, Fondazione Chiara e Francesco Carraro / Galleria Internazionale d’Arte Moderna di Ca’ Pesaro). Photo : Enrico Fiorese
Vittorio Zecchin, Vetreria Artisti Barovier, Vase en verre avec murrine polychrome (vers 1914 ; verre ; Venise, Fondazione Chiara e Francesco Carraro / Galleria Internazionale d'Arte Moderna di Ca' Pesaro). Photo : Enrico Fiorese
Vittorio Zecchin, Vetreria Artisti Barovier, Vase en verre avec murrine polychrome (v. 1914 ; verre ; Venise, Fondazione Chiara e Francesco Carraro / Galleria Internazionale d’Arte Moderna di Ca’ Pesaro). Photo : Enrico Fiorese
Umberto Bellotto, Connubio di ferro e vetro (1923 environ ; verre ; Venise, Fondazione Chiara e Francesco Carraro / Galleria Internazionale d'Arte Moderna di Ca' Pesaro). Photo : Enrico Fiorese
Umberto Bellotto, Connubio di ferro e vetro (1923 environ ; verre ; Venise, Fondazione Chiara e Francesco Carraro / Galleria Internazionale d’Arte Moderna di Ca’ Pesaro). Photo : Enrico Fiorese
H. Stoltenberg Lerche, Fratelli Toso, Vase en verre avec applications (vers 1912 ; verre ; Venise, Fondazione Chiara e Francesco Carraro / Galleria Internazionale d'Arte Moderna di Ca' Pesaro). Photo : Enrico Fiorese
H. Stoltenberg Lerche, Fratelli Toso, Vase en verre avec applications (v. 1912 ; verre ; Venise, Fondazione Chiara e Francesco Carraro / Galleria Internazionale d’Arte Moderna di Ca’ Pesaro). Photo : Enrico Fiorese

Deux ans plus tard, Ercole Barovier présente à la Biennale la série d’objets Primavera qui, tant par leur forme que par la combinaison du verre semi-transparent avec un effet craquelé et une bordure polychrome, sanctionne l’avènement du déco à Murano. Bien qu’ils soient extrêmement rares - car ils proviennent d’une erreur due à un approvisionnement défectueux et ne sont donc pas reproductibles - cette exposition en aligne exceptionnellement quatorze exemplaires.

Le catalogue marque, comme à l’accoutumée, un moment de réflexion scientifique important. Le volume, riche en matériel d’archives, s’ouvre sur un essai de Marino Barovier sur le découpage d’une exposition née de l’évolution de deux épisodes précédents : l’exposition célébrant le centenaire de la Biennale, en 1995, et l’exposition personnelle de Vittorio Zecchin au Musée Correr en 2002.

Le choix d’une période chronologique aussi limitée (1912-1930) et l’avancement des études en général sur les arts appliqués ont permis de jeter un regard - consciencieux - sur deux figures clés : Hans Stoltenberg Lerche et Guido Balsamo Stella, explorés respectivement par Carla Sonego et Stefania Cretella.


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