Un tableau important de Claude Monet (Paris, 1840 - Giverny, 1926), Mer agitée à Pourville, sera mis aux enchères chez Lempertz à Cologne le 29 novembre : exécuté en 1882, il s’agit de la seule scène de plage de Monet représentant le paysage normand pendant la saison hivernale. Les tableaux de Claude Monet apparaissent rarement sur le marché allemand des ventes aux enchères, il s’agit donc d’un moment important pour le marché allemand. L’estimation est de 3 à 4 millions d’euros.
En 1880, l’artiste rend visite à son frère dans la station balnéaire des Petites-Dalles : un voyage lourd de conséquences pour l’histoire de l’art, car Monet sera fasciné par les falaises escarpées de Normandie. Encouragé par la réaction positive de son mécène Paul Durand-Ruel à ses premières marines, Monet retourne bientôt sur la côte, en mars 1881, cette fois dans le village de pêcheurs de Fécamp. Ses images de la côte, où d’impressionnantes falaises blanches tombent verticalement dans la mer, sont devenues particulièrement célèbres. Son enthousiasme pour le sujet atteint son apogée lors d’un nouveau séjour dans la région vers 1882. Monet séjourna dans un hôtel près du petit village de pêcheurs de Pourville, et c’est là qu’il explora la dynamique des éléments, pour la première fois même en hiver. Cependant, un seul tableau de cette période particulièrement orageuse de l’année nous est parvenu : il s’agit précisément de Mer agitée à Pourville.
Pour l’artiste, qui a grandi au Havre, choisir la Normandie comme lieu de travail signifie un retour aux sources. C’est précisément en Normandie que Monet redéfinit le genre de la marine, qu’il connaissait déjà depuis sa jeunesse au Havre grâce aux images de la mer d’ Eugène Boudin, un artiste fondamental pour le développement de sa peinture. Dans l’œuvre de Monet, les atmosphères de lumière et les nuances de couleurs du ciel, de l’eau et des falaises, dans un contexte de changement constant de temps et de saisons, sont réalisées de manière puissante et directe. En 1927, le journaliste François Thiébault-Sisson relate les efforts de Monet alors qu’il tente de peindre pendant une tempête sur la côte d’Étretat : “Après s’être enquis avec précision de la hauteur des vagues, il installe son chevalet dans une anfractuosité des falaises abruptes de la côte, à la hauteur nécessaire pour ne pas être emporté par l’eau. Par précaution, il a ancré le chevalet à l’aide de solides cordes et y a solidement fixé la toile. Puis il commence à peindre. L’esquisse se développe magnifiquement tandis que des gouttes d’eau tombent du ciel. En même temps, l’orage s’intensifie. [Monet continue à travailler comme un fou, sans faire attention à rien. Soudain, une vague gigantesque l’arrache à sa chaise pliante. Elle déferle sur lui, le submerge complètement et menace de l’entraîner avec elle lorsque, obéissant à un instinct soudain, il lâche la palette et le pinceau et saisit la corde qui retient le chevalet”.
À Pourville, Monet réside dans un hôtel proche de la plage. Les images sont vues de manière très directe : le paysage naturel extraordinaire des collines à l’est et à l’ouest du village, qui descendent verticalement vers la mer, est représenté à partir de différents points de vue, avec des conditions météorologiques et des niveaux d’eau variables. Mer agitée à Pourville, le seul tableau de la série à représenter la mer agitée, place le spectateur directement au bord de l’eau, au milieu des éléments. Au-dessus de la mer agitée, la vue s’étend loin vers l’est, où l’on aperçoit vaguement le tracé de la côte, tandis que des nuages d’orage s’amoncellent dans le ciel gris-violet. La plage rocailleuse au premier plan est baignée dans des tons sombres de bleu et de brun rougeâtre. De ce fait, les crêtes d’écume brillent encore plus sur l’eau agitée, représentée dans de nombreuses nuances de bleu, de turquoise et de vert. Les vagues se brisent en tourbillons vert clair et en écume d’un blanc éclatant ; des arcs d’écume allongés et blancs se déversent sur le rivage. À l’arrière-plan, la paroi rocheuse s’élève verticalement dans des tons de terre chauds. Seules les minuscules silhouettes de deux navires à l’horizon suggèrent la présence de personnes ; le reste de la scène est un spectacle naturel pur et intact. En juin de la même année, Monet retourne à Pourville avec sa famille et réalise des images estivales du paysage côtier.
Le printemps 1882 revêt également une importance particulière pour Monet, car la "7e exposition des artistes indépendants", la 7e exposition des impressionnistes, organisée par Durand-Ruel, présente 35 œuvres de Monet, ainsi que celles de Gustave Caillebotte, Paul Gauguin, Armand Guillaumin, Berthe Morisot, Camille Pissarro, Pierre-Auguste Renoir, Alfred Sisley et Victor Vignon. L’exposition a été inaugurée le 1er mars et a été bien accueillie par la critique et le public. Les tableaux de Monet représentant la côte de Fécamp ont été particulièrement appréciés. “Je m’arrête devant ces merveilleux morceaux de mer”, écrit le critique Ernest Chesneau, “qui marquent la première fois que je ressens une illusion aussi puissante du gonflement et du long soupir de la mer, de l’écoulement à rebours de l’eau comme le flotLe reflux de l’eau à mesure que l’inondation se retire, la teinte gris-vert des profondeurs de l’eau et la teinte violacée de l’eau peu profonde au-dessus de son lit de sable”.
Monet aurait vendu le tableau au marchand d’art Paul Durand-Ruel un an seulement après son achèvement. La médiation de Durand-Ruel a joué un rôle important dans le développement de l’impressionnisme et a été particulièrement importante pour la carrière de Claude Monet. En effet, le marchand d’art était le plus important soutien et défenseur des impressionnistes et bénéficiait d’un droit de préemption sur les œuvres de Monet en raison du soutien financier substantiel qu’il apportait à l’artiste. En 1886, le marchand a apporté plus de 300 œuvres impressionnistes aux États-Unis, où elles ont été accueillies avec enthousiasme. En 1887, Durand-Ruel a ouvert une succursale permanente de sa galerie sur la Cinquième Avenue à New York. C’est probablement de là que Mer agitée à Pourville est entrée dans la collection de la femme d’affaires et collectionneuse Catholina Lambert (1834-1923). Après avoir émigré d’Angleterre à Boston dans sa jeunesse, Lambert a travaillé dans l’industrie de la soie et a amassé une grande fortune. Elle a rassemblé une vaste collection d’œuvres d’art et d’antiquités dans sa magnifique demeure de Belle Vista à Paterson, dans le New Jersey. Le déclin de l’industrie de la soie et une grève de ses ouvriers entraînent la faillite de la société Lambert en 1913, ce qui la contraint à vendre aux enchères sa collection, y compris les œuvres de Monet. Lors de la vente aux enchères organisée à l’hôtel Plaza de New York en février 1916, ce tableau a été vendu comme lot 158 sous le titre “Marine”. L’œuvre a fait l’objet d’autres ventes aux enchères : en 1957 et en 2001, avant de parvenir à son propriétaire actuel.
Un rare paysage marin de Claude Monet est mis aux enchères : le seul tableau en hiver |
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