L’année 2023 des Offices commence par une nouvelle importante: le musée florentin a acquis un chef-d’œuvre de Francesco Hayez (Venise, 1791 - Milan, 1882), le Portrait du comte-colonel Francesco Teodoro Arese Lucini en prison, une œuvre de 1828 du grand représentant du romantisme et l’une des peintures les plus importantes du Risorgimento. Le tableau représente Francesco Teodoro Arese Lucini (Milan 1778-1836), un soldat napoléonien impliqué ensuite dans les soulèvements du Risorgimento, dans sa cellule, à la prison du Spielberg. Il est aujourd’hui visible au musée, en haut de l’escalier de Lorraine, tandis qu’une tournée d’exposition dans différents musées de Toscane débutera au printemps.
La tenue est de mode militaire, mais de type “confortable”, la cravate est parfaitement nouée sous le col amidonné de la chemise, le regard est franchement dirigé vers l’observateur. Mais toute la misère de la prison demeure, les murs rugueux de la cellule, le lit défait, la caisse qui sert de siège, les chaînes qui enserrent les chevilles, soulignant la dure condition du prisonnier: c’est ainsi que Francesco Hayez a représenté Arese Lucini à la fin des années 1820, dans un tableau devenu célèbre à la fois pour son histoire très originale et pour sa puissance expressive intrinsèque.
L’acquisition du Portrait du comte colonel Francesco Teodoro Arese Lucini dans la prison de Hayez permet donc aux Galeries des Offices d’enrichir leur patrimoine d’une œuvre fondamentale, non seulement pour sa valeur picturale, mais aussi pour sa forte signification historique et politique en relation avec les soulèvements du Risorgimento. En effet, la capacité de Hayez, l’un des plus grands interprètes du romantisme italien et international, à exprimer les espoirs et les déceptions du Risorgimento italien apparaît dans ce tableau.
L’huile sur toile se caractérise par sa charge révolutionnaire: c’est Arese Lucini lui-même, un “noble gentilhomme”, comme l’appelle Hayez, qui, en tant que membre de l’aristocratie, a voulu rompre avec les conventions plâtrées du portrait en choisissant d’être représenté enchaîné (bien qu’au moment où le tableau a été exécuté, la sentence avait en fait déjà été prononcée). Il s’agit vraisemblablement d’une tentative de rédemption sociale que le comte a voulu confier à la touche brillante du peintre lombard. Ancien colonel napoléonien, le comte Arese avait participé aux soulèvements du Risorgimento de 1820-21, ce qui lui avait valu d’être jugé et condamné à mort deux ans plus tard. Cependant, la peine de mort a été convertie en trois ans d’emprisonnement dans le sinistre pénitencier autrichien du Spielberg (l’endroit même où Silvio Pellico a écrit son célèbre journal, Le mie Prigioni), dans les montagnes de Brno, après que le comte-colonel a dit au tribunal tout ce qu’il savait sur les autres accusés pendant le procès, se justifiant par sa prétendue incapacité à mentir.
C’est également en se faisant représenter comme un “martyr de la prison” par Hayez qu’Arese-Lucini réussit, avec une grande efficacité communicative, à montrer au public une image de ses conditions de détention qui dissout toutes les ombres et les doutes sur son comportement au cours du procès. Le protagoniste du tableau était également un collectionneur passionné et un généreux mécène. Au cours de sa vie, en effet, Arese Lucini eut l’occasion d’acquérir d’autres chefs-d’œuvre de Hayez, tels que la première version perdue du Comte de Carmagnola au moment où, sur le point d’être conduit au supplice, il recommande sa famille à son ami Gonzague, la dernière scène de la tragédie d’Alessandro Manzoni, exposée à la Brera en 1821, et, en 1832, le Portrait de Carlo Prayer dans le personnage d’Alp (Le renégat vénitien).
"Arese, condamné pour avoir participé à l’échec des insurrections anti-autrichiennes de 1820-21, commente Eike Schmidt, directeur des Offices, a révélé les noms des conspirateurs et de Federico Confalonieri, professant une incapacité à mentir qui l’a certainement sauvé de la condamnation à mort, mais pas des années d’emprisonnement sévère qui ont sérieusement ébranlé sa santé". Le tableau résume admirablement l’histoire et les motivations du comte, mais il offre surtout à Francesco Hayez, le plus grand peintre du romantisme italien, l’occasion de se mesurer à la psychologie du personnage et d’offrir l’une des plus belles preuves de sa production picturale. Les galeries des Offices s’enrichissent ainsi d’un chef-d’œuvre reproduit dans les textes les plus importants sur le XIXe siècle".
L'année 2023 commence en fanfare pour les Offices: le chef-d'œuvre de Francesco Hayez est acheté |
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