Trois cent mille euros de Publiacqua S.p.A. pour financer la restauration des groupes sculpturaux de la Grotte des Animaux de la Villa Médicis de Castello à Florence: tels sont les moyens mis à disposition par la société grâce au crédit d’impôt Art Bonus du Ministère de la Culture, qui permettra de redonner vie aux sculptures de ce que l’on peut considérer comme le premier des jardins Médicis. Décrit par Giorgio Vasari comme “le jardin le plus riche, le plus magnifique et le plus honoré d’Europe”, ce lieu, reconnu comme le prototype du jardin italien du XVIe siècle, fait partie du site en série de l’Unesco “Villas et jardins des Médicis en Toscane”.
Le projet, promu par la Direction Régionale des Musées de Toscane, bénéficie du conseil scientifique du Département d’Architecture de l’Université de Florence pour la recherche documentaire et l’analyse historique. La nouvelle intervention prévoit la restauration des sculptures des animaux de la fontaine qui peuplent les bassins intérieurs de la Grotte, ornés de décorations en éponges et en coquillages, et de la façade architecturale qui donne sur le jardin et le Plan des agrumes. Les travaux prévus par le projet viendront compléter la deuxième série de travaux en cours et en voie d’achèvement, menés avec des méthodes innovantes d’investigation et de diagnostic et visant à récupérer le système écodurable de recirculation de l’eau du système de fontaines et de la Grotte.
La Grotte, en effet, fait l’objet d’un long cycle de travaux de restauration depuis un certain temps, en particulier ceux qui ont commencé en 2019 sous la direction de la Surintendance ABAP de Florence, selon un projet cofinancé par la Région de Toscane à hauteur de 70% avec des fonds de l’UE POR FESR 2014-2020 et directement par le Mibact (maintenant MiC) à hauteur de 30%, qui devrait être achevé en 2022. Après plus de deux siècles, l’eau jaillira à nouveau de plus de cent points de chute situés dans la voûte au-dessus des bassins, activant le système complexe de jeux d’eau et de sons qui enchante les visiteurs depuis le XVIe siècle, déjà immortalisé par Michel de Montaigne dans son Voyage en Italie: “En ce lieu, il y a une belle grotte où l’on voit, représentés dans leur état naturel, des animaux de toute espèce qui jettent l’eau des dites fontaines, les uns par le bec, les autres par les ailes, les autres par les griffes, les oreilles ou le nez”.
La Grotte des Animaux ou du Déluge, située au bout de l’avenue principale, l’une des plus célèbres d’Europe, a été conçue par Niccolò Pericoli dit le Tribolo vers 1540. Il joue un rôle symbolique et central dans l’iconographie complexe et extraordinaire du jardin, créé pour exalter le rôle pacificateur et le règne éclairé sur la Toscane du nouveau gouvernement de Cosme Ier de Médicis. Des études récentes ont mis en évidence les liens étroits entre la célèbre Grotte d’Égérie du IIe siècle après J.-C. sur la Voie Appienne, qui célébrait le mythe de la nymphe Égérie et de son consort Numa Pompilius, le deuxième roi de Rome. Les deux reviennent dans l’encomiastique des Médicis, en particulier à l’occasion du mariage de Cosimo I et de son épouse Eleanor de Toledo, ce qui conduit à l’hypothèse que le Jardin a également été créé comme un hommage de Cosimo I à sa consort, épouse fidèle et conseillère avisée, qui prend un rôle sans précédent dans le contexte du Château, presque celui d’une muse inspiratrice. Le projet initial a été transformé au cours du XVIe siècle, avec la contribution d’autres architectes et sculpteurs de la cour des Médicis, dont Giorgio Vasari, Bartolomeo Ammannati et Giambologna, et avec des interventions et des restaurations ultérieures jusqu’à la fin du XVIIIe siècle.
La Grotte, joyau du jardin des Médicis, est un véritable théâtre d’eau, une allégorie du pouvoir sous forme d’émerveillement, où la faune multicolore met en scène un spectacle unique dans un mélange parfait d’artifice et de nature, amplifié par l’utilisation d’éléments naturels réels, tels que les scènes de cornes véritables. Un carrousel d’espèces embrasse lalicorne, seule créature fantastique, symbole de pureté, qui se dresse au centre du bassin frontal et guérit les eaux de tous les autres animaux avec sa corne. La référence à la légende, connue depuis le monde grec, souligne le retour de l’âge d’or de la Toscane sous le règne du duc, reflété par les eaux qui, provenant de la pépinière des Apennins, coulent dans le lieu secret de la Grotte puis dans tout le Jardin, distribuées par de nombreuses fontaines, certaines disparues, jusqu’à celles de Vénus Fiorenza, de Giambologna, et d’Hercule (héros des Médicis) crevant Antée, de Bartolomeo Ammannati. Antée est un géant féroce de la bouche duquel sort un jet de 5 mètres de haut, exaltant la force et la puissance du nouveau duc.
À l’intérieur de la Grotte, outre la fontaine de la licorne, on remarque d’autres espèces exotiques et des animaux considérés comme rares à l’époque, comme la girafe, symbole de triomphe dans la tradition classique, appelée à l’origine “caméléopard” parce qu’elle réunissait les caractéristiques du chameau et du léopard. Jules César en avait apporté une à Rome pour célébrer ses triomphes en Égypte et ce n’est que plusieurs siècles plus tard que le premier spécimen vivant, offert à Laurent le Magnifique par le sultan d’Égypte, a pu être admiré à Florence. Il y a aussi un rhinocéros gris à deux cornes qui n’a rien de naturel et dont le modèle de référence pourrait être une célèbre gravure de Dürer, tandis qu’il est possible de reconnaître la copie du modèle romain de l’époque hellénistique représentant un sanglier blessé que le pape Pie IV offrit à Cosimo I en 1560, reproduit par Pietro Tacca pour la fontaine du Porcellino. Un léopard et un singe stylisés, un dromadaire et un éléphant forment avec les autres une composition extraordinaire aux multiples valeurs symboliques.
Grâce au financement de Publiacqua S.p.A. le “monde de l’air” reviendra à la Grotte avec l’installation de copies en bronze de quatre des neuf spécimens d’oiseaux attribués à Giambologna: le Hibou, le Coq, la Crécerelle et la Colombe, qui étaient perchés sur les voûtes, fixés sur des supports spéciaux, au milieu d’une végétation luxuriante, étonnante pour le détail du plumage qui brille sous les gouttes d’eau. La reproduction des originaux, exposés aujourd’hui au musée national du Bargello, sera possible grâce à la collaboration institutionnelle avec le propriétaire du musée et à la technologie du balayage laser. Enfin, les statues originales en marbre représentant deux gladiateurs de Domenico Pieratti, actuellement exposées à la Villa Médicis della Petraia, seront déplacées dans les niches extérieures. L’une de ces statues est un remake de l’original romain, lui-même copie d’un original grec attribué à Lysippe.
A la fin des travaux, lesurprenant tableau vivant d’une ménagerie qui semble s’animer lorsque les pierres de différentes couleurs, imitant chacune la peau des animaux originaux, sont baignées par l’effet des jaillissements provenant du sol et des voûtes, actionnés par le complexe mécanisme hydraulique, sera entièrement retrouvé. Enfin, les samedis 2 et 9 avril, de 10 heures à 13 heures, des visites guidées extraordinaires seront organisées par Marco Mozzo et Giulia Coco, directeur et conservateur du Jardin du Château, qui permettront au public de redécouvrir cet extraordinaire espace vert et son histoire fascinante, tout en admirant la magnifique floraison printanière spontanée des prairies. Pour participer aux visites, il est nécessaire de réserver en écrivant à l’adresse électronique suivante: firenzemusei@operalaboratori.com. Il y aura également une ouverture extraordinaire et gratuite du Jardin le 18 avril, lundi de Pâques, et le 25 avril, jour de la Libération. À partir du mois de mai, les ouvertures au public reprendront avec un calendrier mensuel qui sera défini et mis à disposition dans les prochaines semaines.
Florence, début des travaux de restauration des sculptures de la grotte des animaux de la Villa Medicea di Castello |
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