Déménagement temporaire de l'Apollon et Hyacinthe de Domenichino : restauration par l'ICR

L’Apollon et Hyacinthe de Domenichino quitte le Palais Farnèse à Rome, siège de l’Ambassade de France, pour quelques mois afin d’être restauré par l’Institut Central de Restauration, en s’installant à Santa Marta al Collegio Romano, l’atelier de l’Institut. Un déménagement temporaire pour restaurer la beauté originale de ce tableau de Domenico Zampieri, dit Domenichino (Bologne 1581- Naples 1641), le troisième d’une série qui se trouve actuellement dans la Salle de la Signature de l’Ambassade de France en Italie. Apollon et Hyacinthe est l’une des trois fresques peintes pour décorer les voûtes de la loggia du Casino della Morte, un petit bâtiment commandé par le cardinal Odoardo Farnese pour servir d’annexe intime et confortable au grandiose palais familial. Situé sur la rive du Tibre, et appelé ainsi en raison de sa contiguïté avec l’église Santa Maria dell’Orazione e Morte, le Casino s’ouvrait au rez-de-chaussée sur un jardin luxuriant donnant sur le fleuve et était accessible directement depuis le palais principal par l’arcade qui longe encore la Via Giulia. Ces trois tableaux (les autres sont La mort d’Adonis et Narcisse se reflétant dans l’eau) ont été détachés en 1817 par le restaurateur Pietro Palmaroli.

Réalisées par le peintre bolonais entre 1603 et 1604, les fresques représentent trois personnages de la mythologie grecque, dont la mort violente est le prélude à une métamorphose végétale et à la naissance d’une nouvelle fleur. La Mort d’Adonis était représentée sur la voûte du portique donnant sur les jardins en direction du fleuve, Apollon et Hyacinthe sur la voûte de la salle de droite tandis que Narcisse, peint en dernier lieu vers la fin de l’année 1603, décorait la voûte de la salle de gauche.

La peinture murale détachée, Apollon et Hyacinthe, a donc été prise en charge par l’ICR pour être restaurée dans le cadre de la collaboration en cours avec l’Ambassade de France, en accord avec la Soprintendenza Speciale Archeologia, Belle Arti e Paesaggio di Roma. Elle fera l’objet d’une étude préliminaire de son état de conservation et des résultats des interventions antérieures qu’elle a subies, au moyen d’observations visuelles et de photographies macro et microscopiques, de relevés multispectraux et de micro-prélèvements pour des analyses chimiques et minéralogiques. Les résultats de cette campagne cognitive guideront les protocoles opératoires des interventions qui seront mises en œuvre pour la récupération de la conservation de l’œuvre, à travers des phases de nettoyage, de restauration de l’adhésion et de la cohésion de la pellicule picturale et des couches préparatoires, de révision du support, de comblement des lacunes et de présentation esthétique finale.

L’Ambassadeur Christian Masset a souligné l’importance de “la coopération des deux institutions avec cette Ambassade pour le remarquable travail de restauration des œuvres de Domenichino, pilier mondialement admiré de la peinture bolonaise du XVIIe siècle” et comment “la protection de notre patrimoine est une question sur laquelle la France et l’Italie travaillent main dans la main”.

La directrice de l’ICR, Alessandra Marino, explique que “c’est une grande satisfaction pour nous, grâce à la collaboration fructueuse et bien établie avec l’ambassade de France, de nous occuper de la troisième et dernière fresque détachée de Domenichino dans sa jeunesse. L’ICR, qui finance entièrement la restauration, étudiera l’œuvre à la lumière des deux travaux déjà réalisés, et conduira les opérations au laboratoire de Santa Marta du Collegio Romano. Nous sommes heureux d’annoncer que la semaine après Pâques, notre troisième site, situé au cœur du centre historique, pourra enfin rouvrir ses portes au public des écoles, des universitaires et de ceux qui souhaitent réserver une visite guidée”.

En 2019, à l’occasion du retour de Narciso au Palais Farnèse, une rencontre a été organisée autour des relations entre restauration, recherche et musées en France et en Italie, qui a apporté une contribution importante à la recherche dans ce domaine.

Les nombreuses activités culturelles autour de la restauration des façades latérales et de la toiture du Palais Farnèse, siège de l’Ambassade de France, lancées l’année dernière, se poursuivront. Des travaux sont également en cours pour réparer les carreaux de terre cuite du piano nobile de Palazzo Farnese. Ainsi, le cachet du fabricant et la date de fabrication ont été retrouvés sur les carreaux : 1845, ce qui correspond à la période de restauration du palais sous la direction de l’architecte Cipolla. Le 14 avril, les travaux de restauration de la cheminée monumentale et des deux statues qui la flanquent, représentant les vertus de l’Abondance et de la Charité, présentes dans la salle d’Hercule, commenceront pour retrouver leur splendeur d’origine, grâce à Palazzetti Spa et à Fondaco Italia.

Déménagement temporaire de l'Apollon et Hyacinthe de Domenichino : restauration par l'ICR

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