Rome, le Casino dell'Aurora, où se trouve l'unique peinture murale du Caravage, est mis aux enchères.


À Rome, le Casino dell'Aurora, la villa où se trouve l'unique peinture murale du Caravage, sera mis aux enchères en janvier. La propriété est estimée à 471 millions d'euros, dont les deux tiers sont représentés par la seule peinture à l'huile de Michelangelo Merisi.

Le Casino dell’Aurora, également connu sous le nom de Casino di Villa Ludovisi, c’est-à-dire l’annexe de la somptueuse demeure Ludovisi, détruite en 1885, abritant la seule peinture murale connue du Caravage, celle représentant Jupiter, Neptune et Pluton et exécutée en 1597 pour son puissant mécène Francesco Maria del Monte (à l’époque, la villa de Porta Pinciana lui appartenait), sera vendue aux enchères. “Entre Via Vittorio Veneto, Porta Pinciana et Villa Borghese, une villa (partiellement superposée à usage de bureau) et trois garages situés à Rome (RM) - Via Lombardia 42/46 pour une surface conventionnelle d’environ 2.800 mètres carrés”. C’est ainsi que, dans le froid jargon des annonces immobilières (sauf à l’inclure ensuite “parmi les plus prestigieuses beautés architecturales et paysagères de la Rome d’avant l’unification”), est annoncée la vente de l’ensemble, nommé d’après la fresque de l’Aurore peinte par Guercino. La vente est sous-tendue par des événements héréditaires complexes qui ont suivi la mort, en 2018, du propriétaire, le prince Nicolò Boncompagni Ludovisi. La villa était occasionnellement ouverte au public pour des visites guidées organisées par des associations culturelles romaines.

La vente, sans enchères et avec une modalité télématique asynchrone, est fixée au 18 janvier 2022, et l’achat est évidemment soumis à la condition suspensive que l’État n’exerce pas son droit de préemption (le Casino est lié depuis 1987). Prix de base : 471 millions d’euros (offre minimale 353.250.000, avec des augmentations d’un million), et en plus l’acheteur éventuel devra prendre en charge les frais de restauration et de remise en état des sites non conformes, pour environ 11 millions d’euros (le coût a été déduit de la valeur d’adjudication). La villa historique, bien que régulière du point de vue urbanistique“, lit-on dans la documentation, ”nécessite le rétablissement du statu quo ante tant au sous-sol que dans les parties soumises à des modifications non autorisées ou non convenues avec les P.A., en plus de toute charge nécessaire à l’achèvement de la procédure préliminaire concernant les demandes de permis de construire et les travaux de consolidation et d’entretien nécessaires sur l’ensemble de la villa“. La Surintendance, poursuit la documentation, ”a effectué des inspections pour vérifier les non-conformités dans l’ensemble monumental, à la suite desquelles elle peut ordonner la restauration de l’état des lieux qui ne sont pas conformes aux autorisations susmentionnées et imposer des sanctions“, et l’organisme a également ”demandé - entre-temps - la restauration des biens architecturaux de la villa“. L’organisme a également ”demandé - entre-temps - la restauration du patrimoine architectural et artistique, la démolition de certaines superfétations et cloisons, la reconstruction des systèmes, la restauration des finitions de l’ensemble du bâtiment et la reconstruction des traces et des évidements réalisés dans la maçonnerie avec des techniques et des matériaux identiques à ceux existants".



La peinture murale du Caravage La
peinture murale du Caravage

La valeur de 471 millions d’euros est principalement due aux décorations picturales immobilières, qui valent à elles seules 432 millions 647 692 euros, selon le rapport d’expertise de l’historien de l’art Alessandro Zuccari. Parmi les œuvres les plus précieuses figurent la Toilette de Vénus de Guercino (664 964,94 euros), la décoration de la Salle de l’Aurore qui donne son nom au complexe, avec “l’unité inséparable entre la quadrature perspective de Tassi et les vastes surfaces peintes par Guercino”, comme l’indique le rapport de l’expert (52 605 376 euros), la voûte de la Salle de la Renommée de Guercino (37 068 euros), la Salle des Paysages (432 millions 647 692 euros) et la Salle de l’Aurore (432 millions 647 692 euros).000 euros), la salle des Paysages peinte à fresque par différents artistes, à savoir Domenichino, Guercino, Giovanni Battista Viola et Paul Bril (30.890.946 euros), la salle des Cupidons avec des décorations de Giovanni Luigi Valesio (224.460 euros) et enfin la peinture murale du Caravage, unicum dans toute l’histoire de l’art, qui vaut à elle seule les deux tiers de la propriété : 310.800.000 euros selon l’évaluation de Zuccari. “Il s’agit”, explique Zuccari, “d’un tableau fondamental dans le corpus autographique du maître lombard, tant pour la particularité de la technique que pour l’originalité de la mise en perspective, qui révèle ses origines lombardes, mais qui est proche de sa pleine maturité stylistico-compositionnelle”. L’attribution au Caravage, déjà avancée au XVIIe siècle par Bellori, a été confirmée en 1989-1990 après la restauration menée par la Surintendance de Rome. “La peinture, poursuit Zuccari, est en bon état de conservation grâce aux travaux de restauration qui l’ont sauvée de la détérioration et lui ont redonné toute sa lisibilité. Il s’agit de la seule peinture murale de Merisi exécutée à l’huile et, selon l’évaluation, elle devrait même être ”considérée comme une œuvre inestimable". L’estimation a été formulée sur la base de la citation de l’œuvre récemment découverte, Judith décapitant Holopherne à Toulouse, attribuée au Caravage mais faisant l’objet d’un vif débat critique, mentionnée par Zuccari.

Le Casino ne contient pas seulement des chefs-d’œuvre du Caravage et de Guercino, mais aussi une collection de statues antiques d’une valeur exceptionnelle, parmi lesquelles les deux prisonniers daces du IIe siècle après J.-C., provenant probablement du Forum de Trajan, estimés par le professeur Alessandro Zuccari à 550 000 euros chacun. Et encore une grande statue de Pan d’un auteur inconnu (au XVIIe siècle, elle a même été attribuée à Michel-Ange), d’une valeur de 250 000 euros, une tête de Marc-Aurèle de la seconde moitié du IIe siècle après J.-C., plusieurs reliefs antiques, une stèle funéraire dédiée au prétorien Quintus Vettius, etc. pour une estimation totale de 3 740 000 euros pour 41 sculptures.

Rome, le Casino dell'Aurora, où se trouve l'unique peinture murale du Caravage, est mis aux enchères.
Rome, le Casino dell'Aurora, où se trouve l'unique peinture murale du Caravage, est mis aux enchères.


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