L'État français a décidé de ne pas acheter le Judith de Toulouse attribué au Caravage.


L'État français, après deux ans d'étude, a décidé de ne pas acheter la Judith et Holopherne conservée à Toulouse et attribuée au Caravage.

L’œuvre représentant Judith décapitant Holopherne, découverte en 2014 et attribuée au Caravage (une attribution toutefois contestée par de nombreux spécialistes), ne fera pas partie des collections de l’État français. Telle est la conclusion du ministère français de la Culture après trente mois d’études : le refus résulterait précisément du fait que l’attribution au Caravage est trop controversée.

La possibilité d’une vente aux enchères de l’œuvre pourrait maintenant s’ouvrir : le site spécialisé Artprice spécule sur une vente d’ici la fin du printemps. Mais il faut aussi souligner que cette hypothèse a été écartée par Éric Turquin, l’un des découvreurs de la toile : “le classement en Trésor national [sorte d’équivalent de notre déclaration de haut intérêt culturel, ndlr] n’a pas été retenu. Le tableau peut donc circuler librement. Cela nous permet de procéder immédiatement aux opérations de nettoyage, mais en aucun cas la décision de vente ne sera prise avant la fin de la restauration”. Turquin exclut donc que l’œuvre se retrouve pour l’instant en vente aux enchères.



Turquin reste convaincu de la validité de l’attribution au Caravage. En effet, en 1607, explique-t-il dans une note, Caravage a fui Rome où il était accusé de meurtre et s’est réfugié dans la ville de Naples, alors espagnole. Il y commande à Louis Finson une toile représentant Judith et Holopherne. Une lettre révèle que l’œuvre a été mise en vente pour 300 ducats d’or, une somme exorbitante. Une autre lettre révèle qu’à la mort de Finson à Amsterdam en 1617, le marchand a légué le précieux tableau à son ami et associé Abraham Vink. À partir de ce moment, l’œuvre est perdue de vue. “Jusqu’à notre découverte à Toulouse, seule la copie de Louis Finson était connue. Nous avons trouvé le tableau que nous cherchions tous”.

L’attribution au Caravage a été acceptée par l’érudit Nicola Spinosa, mais de nombreux historiens de l’art, notant des différences de qualité avec les œuvres du Caravage, ne sont pas convaincus par cette reconstitution et ont préféré ne pas attribuer l’œuvre au Caravage (Mina Gregori, Gianni Papi, Alessandro Zuccari et Tomaso Montanari, entre autres, sont contre) : en particulier, Gianni Papi considérait qu’il s’agissait d’une autre copie de Finson, tandis que l’universitaire Giovanna Sapori avançait le nom de Giovanni Francesco Guerrieri). L’œuvre a d’ailleurs été exposée fin 2016 et début 2017 à la Pinacothèque de Brera, dans une exposition qui a suscité de nombreuses controverses et entraîné la démission de l’historien de l’art Giovanni Agosti du comité scientifique du musée milanais. L’œuvre de Toulouse avait été exposée avec son pendant connu, le tableau de Louis Finson (aujourd’hui à la Gallerie d’Italia du Palazzo Zevallos Stigliano à Naples) et le Souper à Emmaüs du Caravage.

Photo : Attribué au Caravage ou à Louis Finson, Judith et Holopherne (1606-1607 ; huile sur toile, 144 x 173,5 cm ; Toulouse, collection privée).

L'État français a décidé de ne pas acheter le Judith de Toulouse attribué au Caravage.
L'État français a décidé de ne pas acheter le Judith de Toulouse attribué au Caravage.


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