Un tableau acheté en 2021 pour quelques centaines d’euros sur internet, et qualifié à l’époque de faux Degas, serait en fait une véritable œuvre d’Edgar Degas, que l’on croyait perdue depuis des années. L’histoire a été racontée par le quotidien catalan El punt avui: tout a commencé en 2021 lorsqu’un collectionneur a repéré, sur le portail espagnol Todocolección (un site où sont vendues toutes sortes d’antiquités et d’objets modernes), une huile sur toile vendue comme “peinture avec signature de Degas”, un terme utilisé lorsqu’on pense que l’œuvre n’est pas authentique et que quelqu’un y a apposé une signature apocryphe. Convaincu qu’il ne s’agissait pas d’une œuvre originale, le propriétaire l’a mise aux enchères sur le portail avec un prix de base d’un euro seulement. L’acheteur, intéressé par le tableau qui semblait d’excellente qualité, a participé à la vente et a réussi à l’emporter pour la somme de 926 euros.
Il a ensuite commandé une étude pour confirmer ou infirmer la paternité de l’œuvre et... il s’agit d’un authentique Edgar Degas qui pourrait valoir quelque chose comme 12 millions d’euros (ou 7-8 selon d’autres experts, mais dans tous les cas, on est très loin du prix d’achat du collectionneur chanceux et avisé). Des avis positifs ont été émis par Michel Schulman, auteur du catalogue raisonné en ligne de Degas, les historiens de l’art Judith Urbano et Álvaro Pascual, et le consultant Juan Arjona. L’œuvre en question est un pastel sur carton intitulé Éloge du maquillage et a été présentée le 27 mai à l’Institut français de Madrid. Son histoire a plusieurs liens avec la Catalogne : non seulement le nouveau propriétaire (qui souhaite rester anonyme) et la personne qui l’a mise en vente sont tous deux catalans, mais l’œuvre a appartenu à un homme d’affaires de Sabadell, Joan Llonch Salas, qui avait constitué une intéressante collection d’œuvres d’art. Selon les reconstitutions, Salas a acheté l’œuvre en 1940 à un certain Francisco Mario Ricart (le reçu était joint à la documentation de la vente sur Todocollección). Par la suite, Salas n’a exposé l’œuvre en public qu’une seule fois, en 1952, dans le cadre d’une exposition. Si l’on remonte encore plus loin dans le temps, le premier propriétaire du tableau, selon les reconstitutions des spécialistes, aurait été le dessinateur Julià Bastinos, artiste barcelonais, qui aurait acheté l’œuvre directement à Degas en 1887 pour la somme de 3 000 francs. Bastinos, qui s’était installé à Paris en 1872, connaissait bien Degas : après avoir acheté l’œuvre, il l’aurait emportée avec lui au Caire, où il aurait déménagé et où elle aurait disparu. Elle fut ensuite ramenée en Espagne par le frère de Julià, l’éditeur Antoni Joan Bastinos : elle resta en possession de la famille jusqu’en 1934, date à laquelle elle fut confisquée par les autorités républicaines, en même temps que l’ensemble de leur collection, qui comptait environ 150 œuvres.
Pendant la guerre civile espagnole, le tableau se trouvait au monastère de Pedralbes, où il avait été provisoirement déposé. Il fut récupéré par les franquistes (qui y apposèrent une étiquette, encore présente aujourd’hui, indiquant “Récupéré de l’ennemi”) et restitué à la famille Bastinos en 1940. On ignore cependant comment elle est passée de la famille Bastinos à Ricart, la personne qui a vendu l’œuvre à Salas.
Schulman et son équipe sont parvenus à la conclusion qu’il s’agissait d’un tableau de Degas non seulement à partir d’une analyse historique, facilitée par les étiquettes au dos du tableau, mais aussi “après une analyse approfondie des pigments, une étude méticuleuse réalisée à l’aide de rayons X et de photographies”, a déclaré l’universitaire au quotidien El País. En effet, il existe même une photographie de l’œuvre datant des années 1930. L’analyse menée par Schulman et ses collègues date de juillet 2023. De plus, selon Schulman, le tableau était auparavant en pendant avec une autre œuvre, Le client sérieux. Et voilà que le tableau figure déjà dans le catalogue raisonné numérique de Schulman. Pour le plus grand bonheur du collectionneur qui a eu la bonne idée de l’acheter.
Acheté pour 926 euros comme faux, les spécialistes affirment qu'il s'agit d'un vrai Degas d'une valeur de 12 millions d'euros. |
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